Julien Behr

Ténor

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© Edouard Brane

Doté d’une voix solaire et d’une grande musicalité, ce n’est pourtant pas sur les scènes lyriques que Julien Behr se destinait à être ténor, mais dans les prétoires. Un étonnant concours de circonstances, lié à des délais d’inscription, lui fait mettre entre parenthèse la carrière judicaire qui s’ouvrait à lui. C'est ainsi que doté d’un Master en droit des affaires à l’Université de Lyon III, il décide de laisser parler sa passion, et se présente en 2005 au CNSM de Lyon, dont il sortira muni d’un Premier Prix cinq ans plus tard. Ce changement d’orientation n’est pas, pour autant, le fruit du hasard. En effet dès l’âge de six ans il chantait à la Maîtrise des Petits Chanteurs de Lyon, et à dix ans il vivait sa première expérience théâtrale. “Sans rien connaître à l’opéra, c’est quelque chose qui était en moi. Depuis, j’ai le privilège de vivre de ma passion ! Je continue à aborder cette carrière avec gourmandise, bonheur et plaisir, pour moi ce n’est que du bonus ! ” s’exclame-t-il.

Alors qu’il est encore étudiant au CNSM, il est nommé en 2009 “ Révélation Artiste lyrique de l’année » par l’ADAMI, et fait ses débuts sur scène au Festival d’Aix-en-Provence dans le rôle-titre d’Orphée aux Enfers d’Offenbach. Les engagements vont dès lors se succéder et sa carrière se développer rapidement. Julien Behr, dont la voix se prête au répertoire mozartien ainsi qu’au romantisme français et au bel canto est invité dans de nombreuses maisons d’opéra en France et à l’étranger. L’Opéra de Paris, le Théâtre des Champs-Elysées, l’Opéra-Comique, l’Opéra de Lyon, l’Opéra de Bordeaux, l’Opéra du Rhin, l’Opéra de Lille, le Theater an der Wien, l’Opéra des Flandres, l’Opéra de Liège, le Grand Théâtre du Luxembourg, le Teatro Regio di Torino, la Fenice de Venise, l’Opéra de Cologne, le Grand Théâtre de Genève, ainsi que l’Opéra de Mineapolis. Outre le Festival d’Art Lyrique d'Aix-en-Provence, Julien Behr a aussi participé au Festival de Salzburg, aux BBC Proms, à la Mozartwoche, aux Wiener Festwochen ou encore au Festival Mostly Mozart à New-York. Ce sont justement les rôles Mozartiens qui lui ont permis ses premiers engagements. Tamino dans La Flûte Enchantée, Ottavio dans Don Giovanni, Ferrando dans Cosi fan tutte, Belmonte dans L’Enlèvement au sérail et Arbace dans Idomeneo. Julien Behr a ensuite exploré d’autres répertoires, comme le bel canto avec le rôle d’Edgardo dans Lucia di Lammermoor et celui d’Ernesto dans Don Pasquale de Donizetti. Il a également chanté Admète dans Alceste de Gluck, Pelléas dans Pelléas et Mélisande de Debussy, Fenton dans Falstaff de Verdi, Laërte dans Hamlet de Thomas, ou encore Tom Rakewell dans The Rake’s Progress de Stravinsky. Plus récemment, en mai 2021, il a fait avec succès ses débuts dans le rôle d’Alfredo dans La Traviata à l’Opéra de Turin, ainsi que dans celui de Pylade dans Iphigénie en Tauride de Gluck à l’Opéra de Paris. Il s’apprête par ailleurs à reprendre Tamino en juin et juillet prochain au Liceu de Barcelone sous la direction de Gustavo Dudamel, et à participer en mai à la création de Shirine de Thierry Escaich à l’Opéra de Lyon.

Julien Behr chante sous la direction des plus grands chefs, tels que Susanna Mälkki, Nathalie Stutzmann, Alain Altinoglu, Charles Dutoit, François-Xavier Roth, Marc Minkowski, Thomas Engelbrock, Philippe Jordan, René Jacobs, Miko Franck, Louis Langrée, Josep Pons ou encore Danielle Rustioni. Il est régulièrement invité par de grandes formations, comme l’Orchestre National de France, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre National de Lyon, l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre national des Pays de Loire, Les Siècles, Les Musiciens du Louvre, le London Symphony Orchestra, le BBC Orchestra, l’Orchestre Philharmonique de Monte Carlo, l’Akademie für Alte Musik Berlin, le Freiburger Barockorchester et le Bayerische Rundfunk Orchester.

Souvent remarqué pour son aisance et son engagement scénique, tout comme par l’éclectisme de ses possibilités dramatiques, il sait allier le plaisir du chant à celui du théâtre, et travaille avec les plus grands metteurs en scène, tels Krzysztof Warlikowsky, Olivier Py, Claus Guth, Michel Fau, Jean-François Sivadier, Àlex Ollé ou Damiano Michieletto. Nommé en 2013 dans la catégorie “Révélation artiste lyrique” aux Victoires de la Musique, il participe régulièrement à différentes émissions de télévision. Il se prête volontiers à cet exercice qui lui donne l’occasion de partager l’opéra avec le plus grand nombre. En 2018 il a sorti son premier disque solo, Confidence, avec l’Orchestre de l’Opéra national de Lyon dirigé par Pierre Bleuse. Ce disque, qui regroupe des airs d’opéras français a reçu un Diapason d’Or. Il comporte par ailleurs une reprise de la chanson “Vous, qui passez sans me voir” de Charles Trenet. Julien Behr voue en effet une grande passion à la chanson française, et au cross over qu’il aborde avec la même authenticité et honnêteté que dans ses rôles à l'opéra.