Kein Licht, opéra radioactif ?

Publié le 5 octobre 2017
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Kein Licht arrive salle Favart le 18 octobre. Et ce n'est pas qu'un opéra... 
Installations, performances arts-sciences autour de l'atome et du nucléaire sont proposées par l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Paris Sciences & Lettres - PSL et le CNRS... Mais, rassurez-vous, vous n'êtes pas obligé de venir avec des combinaisons anti-radiation...


En avant-spectacle des représentations de Kein Licht, cycle de mini-conférences scientifiques et débats citoyens, installations et performances arts-sciences proposés par l’EHESS, l’université PSL et le CNRS

Les « avant-spectacles » qui précèdent le moment de musique constituent un espace-temps particulier où le public est tout autant habité de désir et d’attente que de questions à poser. Si bien que l’on nourrit souvent ce temps à part d’un surcroît de matière à penser l’œuvre dans son contexte historique, musical, philosophique.

Par l’ensemble des problèmes et des enjeux qu’il soulève, l’opéra Kein Licht invite à imaginer un autre format, mobilisant cette fois notre culture scientifique et mathématique, et notre perception du hasard.

Evènement climatique extrême, accident nucléaire, techno-dépendance contemporaine, montée des populismes, etc., les thématiques abordées par Kein Licht sont à première vue explosives ou à tout le moins dramatiques, au sens du drâma emprunté au grec ancien δρᾶμα désignant l’action théâtrale ; sur la scène donc, le drame d’une technologie poussée à l’extrême et dont les réactions en chaîne semblent échapper à tout contrôle humain jusqu’à développer une forme d’autonomie. Par-delà les questions déjà anciennes de Philippe Manoury sur l’aléa interprétatif et le temps réel, la musique de Kein Licht interroge donc cette fois l’indéterminé, avec une musique devenue elle-même processus stochastique, d’un type que les probabilistes nomment « chaîne de Markov » et dont les transitions aléatoires viennent jouer en miroir des chocs atomiques et particulaires dans un réacteur.

Karine Le Bail
Centre de recherches sur les arts et le langage (CNRS-EHESS-PSL)

Au programme


19h15 / 19h25


- Accueil du public et présentation de Kein Licht par la dramaturge Agnès Terrier

- Début de la cérémonie du thé japonaise

- Présentation de la performance « La vie est une vapeur… et puis rien » de la physicienne-plasticienne Dominique Peysson et du plasticien Olivier Goulet, ainsi que le chercheur invité et la thématique de sa conférence par Karine Le Bail

19h25 / 19h35


- Mini-conférences scientifiques 

18 octobre : Greg Beller, chercheur et réalisateur en informatique musicale à l’Ircam, directeur du département interfaces recherche/création de l’Ircam et directeur artistique de la compagnie Synekine. Thématiques de recherche : les émotions et l'expressivité, la voix et le geste, la création sonore dans le spectacle vivant. 

19 octobre : Olivier Evrard, chercheur au Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives (CEA) et membre du Laboratoire des Sciences et du Climat de l’Environnement (CNRS-CEA-UVSQ). Spécialiste des questions d’érosion et de pollution radioactive dans les sols suite à un accident nucléaire, comme celui de Fukushima.

21 octobre : Sylvain David, chercheur CNRS à l’Institut de Physique Nucléaire d’Orsay (IPNO), spécialiste en physique des réacteurs nucléaires ; thématiques de recherche : nucléaire du futur, physique de la régénération et de la transmutation des déchets, études de scénarios associés.

22 octobre : Philippe Bousquet, professeur à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et chercheur au Laboratoire des Sciences et du Climat de l’Environnement (CNRS-CEA-UVSQ), spécialiste du cycle du carbone dans le système climatique de la Terre et des événements climatiques extrêmes.

19h35 / 19h55


- Début de la performance de Dominique Peysson et Olivier Goulet « La vie est une vapeur…et puis rien » 

- Questions du public

Kein Licht

Philippe Manoury

18 au 22 octobre 2017

Une création très attendue et déjà récompensée par un prix international. L’œuvre inspirée de la catastrophe de Fukushima est signée Philippe Manoury et Nicolas Stemann, sur un texte d’Elfriede Jelinek, auteur de La Pianiste et prix Nobel de littérature.

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