Qui sont les Conteurs Geiger ?

Publié le 21 août 2017
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Kein Licht est l’histoire d’un drame : celui de Fukushima, celui d’un tsunami, celui de la radioactivité. L’énergie de cette radioactivité, comme celle du processus de création de cette oeuvre polyphonique, les « Conteurs Geiger » se proposent de la mesurer. Grâce à un travail d’observation et d’immersion, ce groupe d’étudiants de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales souhaite rendre compte de la construction de cet opéra si singulier, notamment au travers de chroniques dont ils espèrent qu’elles relatent le plus fidèlement possible la mise en place du spectacle.

 

Ceci est un projet de recherche associant l’Opéra Comique, l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et le LabEx CAP, qui réunit des étudiants-chercheurs, baptisés « Les Conteurs Geiger » par l’équipe de création :

Charles-Alexandre CRETON


Étudiant en année pré-doctorale à l’EHESS après y avoir obtenu un diplôme de master en “Théories et pratiques des langages et des arts”, Charles-Alexandre s’intéresse à la valeur des approches scientifiques des objets artistiques hybrides entre musique et littérature comme le sont les opéras et à la possibilité de réhabiliter l’affect dans ces approches. Après avoir travaillé une première fois sur les régimes de temporalité à l’oeuvre dans la reconstitution de la partition et du livret de “Fantasio” d’Offenbach au moment de sa re-création à l’Opéra Comique, il s’intéresse de plus près aujourd’hui sur “Kein Licht” à l’évolution linguistique du texte et de son sens dans son adaptation musicale : intérêt redoublé par le fait qu’il s’agisse d’une production bilingue.

Gustave CARPENE


Étudiant en première année de Master à l’EHESS (mention musique) et en cycle supérieur d’écriture musicale au CNSMDP, Gustave travaille à comprendre la chaîne de processus constitutifs de l’oeuvre musicale, en particulier la phase de réception de l’oeuvre et les pratiques d’écoutes à travers leurs dimensions sociale, anthropologique et psychoacoustique. Menant à la fois une activité de recherche et de création musicale - et nourrissant une affinité croissante pour la musique contemporaine - il s’est très naturellement engagé dans le suivi de la création de Kein Licht, y trouvant un domaine de recherche bienvenu autant que l’occasion de s’immerger dans la poétique d’une oeuvre singulière. Dans le déroulé des répétitions, il est chargé du double objectif d’étudier la concordance des différentes sphères artistiques mobilisées et de synthétiser les traits stylistiques essentiels du compositeur Philippe Manoury.

Léo MIGOTTI


Étudiant en première année de Master recherche en sciences cognitives à l’EHESS et l’ENS, ainsi qu’en Master d’affaires publiques culturelles à Sciences Po, Léo s’intéresse aux interfaces entre la recherche et la création, et en particulier à la perception auditive par le cerveau humain et à la cognition de la musique, ainsi qu’à celles qu’il existe entre création et politiques culturelles, qui se structurent autour des enjeux de rapport et d’accès des publics à l’art. Après un stage effectué à l’IRCAM sur la perception de l’espace péripersonnel et sa modulation en situation sociale, il trouve dans son implication dans le projet Kein Licht une continuité évidente : il s’agit de décrire les relations, notamment cognitives, qu’il existe entre les acteurs, les comédiens, la production et la perception de leur propre voix modulée par les outils d’ingénierie musicale sur l’espace scénique.


L'ensemble du projet se trouvera bientôt sous forme de cahier de recherche sur la plateforme de l'EHESS.  

Kein Licht

Philippe Manoury

18 au 22 octobre 2017

Une création très attendue et déjà récompensée par un prix international. L’œuvre inspirée de la catastrophe de Fukushima est signée Philippe Manoury et Nicolas Stemann, sur un texte d’Elfriede Jelinek, auteur de La Pianiste et prix Nobel de littérature.

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