Sylvie Pébrier

fr

Sylvie Pébrier enseigne au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Son parcours en musicologie et en sciences politiques l’a conduite à exercer en tant qu’inspectrice de la musique au ministère de la Culture jusqu’en 2021, où elle a été chargée de travaux sur les publics et la médiation culturelle de la musique classique, la recherche artistique et les droits culturels.

« Je me souviens de la sensation vive du vent et des tempêtes du Finistère de mon enfance… et aussi de la mer… de ma rêverie au rythme des vagues… j’aime à penser ma relation à la musique comme le prolongement de ces émotions premières… Les années ados, c’était à La Rochelle : le festival de musique contemporaine et, pas loin, à Saintes, celui de musique ancienne… et l’achat de mon premier disque de Patti Smith ! Des horizons sonores nouveaux, donnant forme à mes premières révoltes... viendra ensuite, à Paris et à Concepción de Bolivia, la rencontre — incongrue à l'époque — des sciences politiques et de la musicologie... et l’expérience de la partition entre légitime et illégitime… au travail depuis lors... Dans le flux des activités, des rencontres, des chocs de la vie, l’écoute a pris une place grandissante, entre intime et commun… aussi dans l’espace des cours, creuset d’échanges et de prises de conscience que l’écart générationnel croissant n’a cessé de renouveler… »

Ancienne élève du Conservatoire de Paris où elle a obtenu trois premiers prix, en esthétique (1983), histoire de la musique (1988) ainsi que pour la recherche en musicologie (1994), qu’elle a menée en Amérique latine sur « la vie musicale des missions jésuites de la Province du Paraguay aux XVIIe et XVIIIe siècles ». Diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris, elle a également suivi les cours d’histoire de l’art à l’École du Louvre.

Elle a mené une activité de programmation en tant que conseillère artistique du Festival d’art sacré de la Ville de Paris de 1993 à 1998 et une mission de conseil sur les musiques anciennes et la création auprès du Conseil régional du Centre de 2007 à 2012. Elle a enseigné au Conservatoire de région de Paris de 1990 à 1998, en parallèle d’une mission d’inventaire des fonds musicaux anciens de la région Île-de-France, avant de rejoindre le CNSMDP à partir de 1997. De 1998 à 2021, elle a exercé au sein du service de l’inspection de la création artistique du ministère de la Culture. Membre du conseil scientifique du Centre culturel de rencontres d’Ambronay, elle a enseigné pendant quatre ans à l’université François Rabelais de Tours dans le cadre du Master d’arts du spectacle sur les politiques publiques de la culture en France.

Au carrefour des champs esthétiques et politiques, ses thèmes de recherche portent sur les enjeux du sensible, l’étude de l’interprétation, l’expérience d’écoute, la création et le croisement des arts, le mouvement de la musique ancienne, les relations entre musique et politique, les politiques culturelles, la médiation et les publics. Elle a publié notamment Réinventer la musique dans ses institutions, ses politiques, ses récits (Château-Gontier-sur-Mayenne, Aedam Musicae, coll. Musiques-pédagogies, 2021) et La recherche musicale et l’épreuve du sensible (Sampzon, Delatour, 2024).