Rencontre avec Ivan Grinberg

Librettiste et metteur en scène de Robert le Cochon

Publié le 28 mai 2014
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Librettiste : le librettiste est l’auteur du livret dans un opéra, c’est-à-dire du texte à partir duquel le compositeur va concevoir la musique.

Mon petit dico
	<p>Ivan Grinberg © Vincent Arbelet</p>

Ivan Grinberg © Vincent Arbelet

Qui est Ivan Grinberg ?

Ivan Grinberg est à la fois le librettiste (l’auteur du livret) et le metteur en scène de Robert le Cochon. Mais il dirige aussi un centre sur l’Histoire économique et industrielle ! Actuellement, il travaille à la reprise d’un spectacle constitué de cinq pièces de Georges Courteline, et il écrit avec Marc-Olivier Dupin un nouveau conte musical : Par ici les enfants. C’est un passionné !

Quelle a été votre source d’inspiration pour Robert le Cochon ?

J’ai deux filles qui ont maintenant 19 et 20 ans. Quand elles avaient 4 ou 5 ans, à l’heure du coucher, j’aimais bien leur raconter des histoires. La plupart du temps, je m’ennuyais en leur lisant des livres pour enfants. Robert le Cochon est donc né ainsi…
Je me lançais en improvisation totale à chaque fois ; au début, il y avait toujours cette phrase : « C’était la nuit… » ou bien « C’était la nuit dans la cour de la ferme… » et après, j’ignorais où l’histoire allait nous mener. L’une de mes filles s’endormait dès les premières phrases, tandis que l’autre ne cessait de me demander « Et après ? », alimentant toujours plus mes récits.
Il y a ainsi eu des dizaines et des dizaines d’épisodes improvisés de Robert le Cochon, et les personnages se sont construits petit à petit, au gré de l’humeur du moment : Robert, Nouille, Mercibocou, la Lune…

Comment avez-vous travaillé avec Marc-Olivier Dupin et Paul Cox ?

Pour Marc-Olivier Dupin, c’est une drôle d’histoire. Ça remonte à 1986, il était tout jeune directeur du Conservatoire de Villeurbanne et je venais d’être nommé professeur de philo dans un lycée. Un jour, on lui a proposé d’écrire un opéra pour des enfants sur lequel on s’est mis à travailler tous les deux ; ça s’appelait La Reine des gourdes ! Depuis, on n’a pas cessé de travailler ensemble sur des choses très diverses  : des chansons, des opéras.
Et puis un jour, alors que Marc-Olivier était directeur de l’Orchestre national d’Île-de-France, il m’a proposé : « Et si on faisait une version musicale de Robert le Cochon ? ». Et nous avons ainsi travaillé sur une première histoire. Marc-Olivier a un sens du texte. Il arrive à inventer des histoires musicalement.
Quant à Paul Cox, je le connais depuis longtemps, et j’avais fait appel à lui pour penser la communication visuelle du Théâtre de Dijon-Bourgogne. J’aime beaucoup son rapport à l’enfance. Il a tout de suite dit « oui » lorsque je lui ai demandé de venir travailler sur Robert le Cochon. Il apporte une vision et propose des choses concrètes. On échange beaucoup.

Qu’est-ce que Robert le Cochon vous évoque comme souvenirs d’enfance ?

Je ne me souviens pas d’avoir écouté de l’opéra chez moi, et je devais avoir 15 ou 16 ans la première fois que je me suis rendu à l’Opéra. Nous venions d’emménager à Paris (j’habitais auparavant près d’Annecy) et, une fois par an, le 14 juillet, l’opéra était gratuit : il fallait arriver à 5 heures du matin et faire la queue pendant des heures pour avoir des places. J’étais accompagné d’une de mes sœurs et j’ai découvert un des grands opéras de Mozart : je suis tombé raide  ! Mais je ne suis pas du tout un spécialiste d’opéra et il n’y a pas d’événements relatifs à mon enfance dans Robert le Cochon. Peut-être Mercibocou le Loup est-il un vieux souvenir des jeudi après-midi où il n’y avait pas école. Je passais mes journées à récupérer des bouts de bois chez le menuisier en face de chez moi pour m’amuser à faire des constructions...

Si vous deviez être un personnage, lequel seriez-vous ?

Je les suis tous. Je me sens complètement Robert, complètement Nouille, complètement le gardien muet, et beaucoup Trashella aussi. Mercibocou est un personnage très mélancolique depuis sa naissance, et s’il m’apparaîssait plus exotique au début, je crois que c’est finalement de lui dont je me sens le plus proche. Nouille, c’est l’amour, c’est donc sans doute ma part d’amoureux et de spécialiste des nouvelles technologies qui s’exprime là…

Envisagez-vous déjà des formes dérivées pour ce Robert le Cochon ?

On aimerait beaucoup en faire un livre-disque. Et puis j’adorerais qu’on puisse créer des petites figurines Robert le Cochon… 

Est-ce parce que vous voulez raconter des histoires que vous êtes souvent à la fois auteur et metteur en scène ?

Non, car j’aime les histoires des autres. Si j’endosse les deux rôles, c’est peut-être parce que je n’ai pas encore trouvé de metteur en scène qui s’intéresse autant que moi à ce que j’écris ! Cela dit, j’adore travailler le texte des autres.

Quelle impression cela vous fait-il de travailler à l’Opéra Comique ?

J’adore ! J’avais déjà travaillé ici il y a une dizaine d’années sur des petites formes avec des solistes de l’Opéra de Paris. C’est un lieu à la fois magique et contraignant : la contrainte fait partie de ce métier. J’adore les murs de briques du plateau, la vieille machinerie, les petites dimensions de la scène. J’aime aussi travailler dans ce lieu qui est clairement porteur d’une histoire.

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