Portrait de Mécène | Roland et Geneviève Meyer

Mécène du Cercle Favart avec son épouse Geneviève, Roland Meyer témoigne de leur engagement auprès de l'Opéra-Comique.

Publié le 24 février 2023
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Roland et Geneviève Meyer

Entretien

Auriez-vous la gentillesse de vous présenter en quelques lignes.

L’année mémorable de 1974 n’était pas seulement celle du fameux  « 1er Choc Pétrolier » ! 
Cette année là, quittant nos provinces d’origine d’Alsace-Lorraine et de Picardie, mon épouse et moi  sommes venus nous installer à Paris. 
Sans formation musicale particulière, nous avons rejoint la capitale pour y exercer notre métier de consultants en stratégie et management dans les entreprises. Mais ce fut aussi l’occasion pour nous, de découvrir l’univers des spectacles, de la danse, du théâtre et de la musique... et de développer rapidement notre culture et notre passion commune pour ces arts vivants. 

Comment avez-vous connu l’Opéra Comique et quelle est votre histoire avec la maison ?

Je n’ai plus de souvenir des circonstances précises de notre première rencontre avec l’Opéra Comique : mais elle a bien eu lieu !  Et je m’en vais vous narrer la suite de notre histoire avec cette vénérable Maison jusqu’à ce jour... 

Arrivés à Paris il y a bientôt 50 ans, nous avons commencé par explorer et fréquenter les différentes Salles de Concerts, de Théâtre et d’Opéra. 
Progressivement, nos goûts et préférences se sont recentrés sur l’opéra.  Nous avons très vite été séduits par ces chanteurs, acteurs, comédiens, danseurs et musiciens qui, unis dans un même et unique élan, à la fois lyrique et dramatique, nous offraient cette magie que nous ressentions comme la plénitude et le summum de l’art de la scène. 
C’est dans ce contexte que nous avons dû découvrir, entre autres, la Salle Favart. 

Ce qui est certain, c’est qu’à partir de l’arrivée de Jérôme Deschamps en 2007, nous avons commencé à fréquenter de plus en plus assidûment l’Opéra Comique. 
Très vite nous nous sommes en effet aperçus que c’était la seule salle où nous pouvions réserver dès l’ouverture, en toute confiance et sans hésiter, l’ensemble des spectacles proposés pour la Saison, ce que nous faisons depuis 2010,  sans le moindre regret et pour notre plus grande satisfaction. 

N’allez pas croire que je me prête à un vénal jeu d’influenceur ou de publiciste camouflé ! Ce n’est pas du tout mon genre ! Il se trouve simplement que les critères très personnels d’appréciation d’un opéra qui sont les miens, et que fort heureusement mon épouse partage également, correspondent totalement à la conception d’un opéra et aux choix artistiques que met en œuvre l’équipe de l’Opéra Comique, et cela avec une remarquable continuité au fil des trois derniers Directeurs qui se sont succédé.

Partagez-nous votre parcours de mécène  (Date du premier don, projets soutenus …) 

Voila qui nous a tout naturellement incités, je ne sais plus quelle année précisément, à nous rapprocher de l’équipe artistique hors paires de l’Opéra Comique et à vouloir soutenir leur travail, en rejoignant le Mécénat de la salle Favart.  

Quel plaisir de pouvoir écouter Louis Langrée et Agnès Terrier nous présenter leurs projets et leurs choix artistiques, d’échanger avec eux dans un cadre chaleureux et convivial ! 
Nous apprécions tout particulièrement les différentes initiatives organisées avec beaucoup d’à propos, de gentillesse et d’efficacité par l’équipe du Mécénat : moments conviviaux d’échange avec les artistes, avec d’autres mécènes avec lesquels nous partageons la même passion pour l’opéra... et tout cela dans un cadre presque familial, à taille humaine. 
La participation à des répétitions, les rencontres avec les metteurs en scène, chefs d’orchestre, musiciens et chanteurs, nous ont permis de découvrir le travail des artistes, les intentions de la production, et d’accéder à une toute autre dimension des pièces. 

Un exemple tout à fait remarquable à cet égard, pour la création mondiale de l’opéra Les Eclairs en 2021. L’échange entre le compositeur Philippe Hersant et le librettiste Jean Echenoz auquel nous avons eu le privilège de participer, était d’une richesse absolument inouïe. A les écouter, nous avons eu l’impression de participer réellement à la genèse de l’œuvre, de sa conception à la gestation qui était encore en cours !  

Quels sont les projets de l’Opéra Comique qui vous tiennent le plus à cœur ?

Je trouve l’ensemble des projets de l’Opéra Comique très pertinents et tout à fait dignes d’être soutenus.  Une mention particulière pour : La Maîtrise Populaire de l’Opéra Comique qui est une initiative originale et une réussite remarquable à tous points de vue : la dimension sociale du recrutement, le niveau de formation générale et artistique complet atteint par les maîtrisiens (musique, chant, danse, théâtre...). C’était un vrai plaisir de les applaudir en novembre dernier sur la scène de l’Opéra Comique, dans Le Voyage dans la Lune d’Offenbach, mis en scène par Laurent Pelly et Agathe Mélinand. Un grand merci et bravo à Sarah Koné ! 
J’ajouterai, dans le même sens, le nouveau projet d’Académie Favart, destinée à la formation et au soutien de jeunes interprètes en début de carrière, en associant la musique, le chant, le théâtre, la danse... La Bourse Menda et le Concert des Lauréats qui permet de promouvoir les jeunes talents que l’on aura plaisir à retrouver sur les grandes scènes.  

Quel est votre souvenir musical le plus fort Salle Favart ? 

Impossible d’opérer un classement, ni même de citer tous les moments forts, ne serait-ce que sur les 15 dernières années ! 
Pour n’en évoquer que quelques uns depuis 2010, je pense à la reprise de l’Atys par William Christie ; à Cadmus et Hermione par V. Dumestre, m.e.sc. par Benjamin Lazar ; Pelléas et Mélisande par J.E. Gardiner, m.e.sc. par Stéphane Braunschweig, chanté par Karen Vourc’h et Marc Barrard  (en sortant de la représentation, nous avons repris immédiatement des billets pour le revoir)
Jusqu’aux plus récents en 2022 : Hamlet d’Ambroise Thomas ; La Périchole, Lakmé, Armide et La Petite Boutique des Horreurs, m.e.sc. par Christian Hecq et Valérie Lesort ; lesquels nous avaient déjà régalés en 2019 avec Ercole Amante, dirigé par Raphaël Pichon.

« Très sincèrement, presqu’à chaque fois que nous sortons de la salle Favart, nous avons l’impression de n’avoir jamais rien vécu d’aussi fort. Et lors de la représentation suivante, nous refaisons le même constat !  Tout se passe comme si nous étions pris dans un tourbillon sans fin qui ne cesse de progresser d’année en année... ».

Roland Meyer Mécène du Cercle Favart

Quel serait votre souhait pour le futur de l’Opéra Comique ? 

En un mot, poursuivez tout simplement mais résolument, l’orientation actuelle et restez fidèles à l’ensemble de vos choix artistiques, auxquels je souscris sans réserves : programmation d’un mix de pièces du répertoire maison, connues et oubliées, créations contemporaines de qualité ;  choix de metteurs en scène capables d’innover tout en respectant et en valorisant la pièce ; rapprochement enrichissant de musiciens, chanteurs, comédiens, chorégraphes et danseurs, collaboration avec les artistes de la Comédie Française... Comme à chaque changement de directeur, en 2022, on aurait pu craindre le pire. 

Avec l’arrivée de Louis Langrée heureusement, nous voilà rassurés : nous pouvons en toute confiance espérer le meilleur ! 
Dans la Programmation des Saisons, continuez aussi à proposer et développez les petits formats de concerts, très conviviaux, où l’on apprécie la proximité avec les artistes : « A l’Heure du Déjeuner »,  « Cabaret Porte 8 »,  « Instant Lyrique », et autres à inventer...

À quel personnage d’opéra vous identifiez-vous le plus ? 

Je n’ai jamais essayé de m’identifier à un personnage d’opéra. Je pense même être tout à fait incapable de le faire.  Encore que en y réfléchissant et tout bien pesé, ce cher Rodrigo, Marquis de Posa et ami de Don Carlos, pourrait peut-être bien me convenir... 

Mais plutôt que « d’identification», je parlerais plus volontiers de « symbiose », d’une espèce de  « courant qui passe »  et que je ressens face à un chanteur ou une chanteuse qui incarne vraiment son rôle, qui vit et exprime intensément les émotions et le ressenti de son personnage. Cela peut se produire pour n’importe quel type de personnages, gentil ou méchant, héroïque ou maléfique, voire plusieurs personnages dans une même pièce, quand on est en présence d’interprètes qui ont cette capacité, au-delà des prouesses techniques et vocales indispensables, d’émettre et de communiquer cette « vibration » sublime. 

Jouez-vous d’un instrument ? 
       
Je n’ai pas eu l’opportunité de fréquenter un Conservatoire de Musique, ni de faire l’apprentissage d’un instrument à l’âge où cela se pratique habituellement. Mon éveil musical a commencé avec les cours de musique dans le secondaire, un Requiem de Verdi, et un professeur d’allemand qui nous a fait découvrir Tannhäuser à l’Opéra de la Sarre.  
Très jeune toutefois, j’aimais bien chanter et participais volontiers à des chorales d’enfants, puis au Chœur Universitaire de Strasbourg.  Mes premières vraies émotions musicales remontent sans doute à cette époque, où nous chantions sur scène, avec l’Orchestre de l’Opéra du Rhin, l’Hymne à la Joie de Beethoven, le Requiem Allemand de Brahms... 

Ma vie professionnelle de consultant m’ayant ensuite amené à passer beaucoup de nuits dans les chambres d’hôtels, j’ai eu tout loisir d’occuper mes soirées à découvrir le répertoire de la musique classique et de l’opéra, grâce aux coffrets de CD, lecteur et casque, qui m’accompagnaient fidèlement dans mes déplacements ! 

« La musique ayant la vertu de réunir deux catégories d’amoureux de cet art : des musiciens pour la produire et des mélomanes pour la recevoir et l’apprécier, j’ai pris place dans le deuxième groupe, heureux de pouvoir passer de belles soirées dans les salles de concert et maisons d’opéra ».

Roland Meyer Mécène du Cercle Favart

Nous remercions Monsieur et Madame Roland et Geneviève Meyer, mécènes du Cercle Favart, d'avoir accepter de répondre à nos questions et de soutenir fidèlement notre maison.

N'hésitez pas à contacter l'équipe mécénat à l'adresse suivante pour découvrir les projets à impact de l'Opéra Comique.

L'équipe mécénat de l'Opéra Comique

L'équipe Mécénat de l'Opéra Comique
Téléphone 01 70 23 01 38