[La chronique des Fantasept] Au lendemain d'une Victoire...le travail continue

Publié le 2 février 2017
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Jeudi 2 février à 15h, des applaudissements spontanés résonnent dans la salle et sur la scène du Châtelet, suivis d'embrassades et d'exclamations de joie. Marianne Crebassa, consacrée la veille par Victoires de la Musique Classique, vient d'arriver. L'équipe artistique lui réserve un accueil triomphal : après les applaudissements collectifs, chacun vient tour à tour la féliciter, y allant de son petit mot. Thomas Jolly, le metteur en scène de Fantasio, s'approche de son interprète, l'air complice, et la serre dans ses bras. La chanteuse remercie tout le monde jusqu'à ce que l'on admette que, passés ces instants de célébration, il est temps de s'y mettre. C'est ainsi dans une atmosphère particulièrement heureuse que le filage du deuxième acte se met en place : les interprètes en titre et les membres féminins du chœur, chargées d'interpréter les suivantes d'Elsbeth, se préparent. Au micro, Thomas Jolly annonce les consignes aux chanteurs.euses : il s'agit là de ce que l'on nomme un filage « à pleine voix » - à la différence des filages où les chanteurs sont autorisés à économiser leurs cordes vocales pour ne pas trop les fatiguer. Tout le monde est donc invité à se placer dans les conditions phoniques de la représentation. Le filage est également « sans arrêt », ce qui signifie que tout problème – technique ou d'interprétation – devra être réglé en direct, sans que l'on stoppe le déroulé de l'action.

Sur ces indications, le rideau tombe. Nous voici partis pour 45 minutes de filage, qui vont permettre, entre autres, d'ajuster les moments d'entrée des décors, de vérifier les temps, et, pour les chanteurs, de répéter en conditions « réelles ». Parfois, Thomas Jolly intervient au micro pour donner des indications de direction d'acteur, sans pour autant interrompre les dialogues ou les tirades. Assis au milieu de la salle, dans l'ombre, il n'hésite pas à intervenir lorsque cela lui semble nécessaire pour inviter les chanteurs à préciser les intentions du personnage qu'ils interprètent. Les lumières se rallument : c'est fini pour l'acte deux. Le metteur en scène remercie tout les interprètes puis va voir chacun d'entre eux pour faire des retours, demandant notamment aux interprètes jouant les suivantes d'Elsbeth de s'appuyer plus largement sur le rythme de la musique pour réaliser leurs actions. Les techniciens, quant à eux, s'affairent sur le plateau : ils ont 35 minutes pour remplacer le décor de l'acte deux par celui de l'acte trois. La plupart des interprètes en profitent pour s'éparpiller devant l'entrée des artistes, qui fumant une cigarette, qui buvant un café, prenant une pause bien méritée. L'acte trois, dont nous gardons ici le secret, réserve encore beaucoup de surprises et le travail se poursuivra tard dans la soirée.

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