5 choses à savoir sur Miranda

Publié le 13 septembre 2017
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	<p>Tableau de Miranda The Tempest de J. W. Waterhouse</p>

Tableau de Miranda The Tempest de J. W. Waterhouse

Qui est Miranda ? D’où vient-elle ? Voici quelques clefs pour comprendre cette création lyrique conçue par Katie Mitchell, Raphaël Pichon et Cordelia Lynn.

1/ Miranda, un personnage shakespearien

Si Miranda est bien une création lyrique, le personnage qui lui donne son nom n’est pas pure invention. Issue de La Tempête, la dernière pièce de théâtre de Shakespeare, Miranda est l’unique personnage féminin de la pièce. Un protagoniste qui n’est pas extrêmement développé mais néanmoins central dans l’œuvre du dramaturge anglais : objet de désir et de fantasmes, Miranda, signifie en latin « celle qui doit être admirée », et c’est bien vers elle que se tournent les regards masculins de la pièce, en particulier ceux de son père, Prospero, de son époux, Ferdinand, et de l’esclave de son père, le vil Caliban.

2/ Miranda, un semi-opéra ?

Au XVIIe siècle, à l’époque de Purcell, le semi-opéra constituait un genre extrêmement populaire qui comprenait du théâtre et de la musique dite de scène. C’est ainsi que Purcell a composé la musique de nombreux semi-opéras sur certaines pièces de Shakespeare : Timon d’Athènes, La Tempête ou encore The Fairy Queen (Songe d’une nuit d’été). A l’origine, le semi-opéra est un spectacle total, fastueux, où le ballet tient également une grande place. De cette définition originelle, Miranda conserve essentiellement l’alternance du parlé et du chanté, avec, au centre de l’action, un « masque », pièce dans la pièce qui bouleverse l’action.

3/ Miranda, une création lyrique d’un genre particulier

Qui dit création contemporaine dit composition musicale d’aujourd’hui. Pourtant, Miranda déroge à la règle puisqu’il s’agit d’une création contemporaine à partir de musiques anciennes, celles de Purcell. Miranda est en effet construit à partir d’un agencement de musiques de scène, vocales et instrumentales du compositeur anglais que le chef d’orchestre Raphaël Pichon avait à cœur d’exposer davantage, les considérant comme de purs
chefs-d’œuvre. Miranda voit ainsi agencées des musiques de The Indian Queen ou encore The Tempest, pour ne parler que des semi-opéras. En exclusivité, voici un air qui y figurera.

4/ Miranda, une œuvre féministe

Conçu comme la suite de La Tempête de Shakespeare 13 ans plus tard, Miranda raconte l’histoire de cette femme de son point de vue à elle. Avec le concours de l’auteure Cordelia Lynn, la metteuse en scène Katie Mitchell réaffirme ici son féminisme militant en faisant de Miranda l’actrice des événements et non plus un simple objet de convoitise. De ce fait, elle devient le personnage central de l’opéra, maîtresse de l’histoire par la mise en scène de sa propre histoire. Pour Katie Mitchell, ce parti pris est également une façon de réactualiser Shakespeare dans une forme moins patriarcale que certaines de ses pièces pouvaient représenter.

5/ Miranda ou le double je(u)

Comme dans tout semi-opéra, Miranda contient au centre de l’action ce que l’on appelle un « masque ». Au XVIIe siècle, ces opéras étaient destinés à la cour, et le Didon et Enée de Purcell en est l’exemple même. Toutefois, les masques pouvaient également figurer au sein d’un semi-opéra, théâtre dans le théâtre, participant de l’effet pour ainsi dire dramatique du spectacle. Mais cette dualité se retrouve ailleurs encore dans Miranda, puisqu’on retrouvera sur scène la Miranda d’aujourd’hui et la jeune Miranda d’hier.

Miranda

Henri Purcell

25 septembre au 5 octobre 2017

Le grand retour de Katie Mitchell salle Favart après le succès de Written on Skin, pour un opéra inspiré de Purcell autour d’un personnage shakespearien et dirigé par son complice Raphaël Pichon.

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