La journée des anecdotes de l'Opéra Comique - #MuseumWeek

Le saviez-vous ? 

Pour la #MuseumWeek, on vous livre quelques anecdotes de la salle Favart tout au long de la journée #StoriesMW

Publié le 22 juin 2017
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  • On appelle « boite à sels » le comptoir où l’on retire ses billets. On la nomme ainsi car autrefois c’était l’endroit où se plaçait le médecin de garde pendant les représentations. Celui-ci administrait des sels de réanimation pour les spectatrices indisposées à cause de leur corset ou des émotions que leur procurait le spectacle.

 

  • A la fin du 19e siècle, l’Opéra Comique était un théâtre familial où l’on louait chaque soir cinq ou six loges pour mettre en scène des entrevues de mariage. Une fille de bonne famille, après avoir choisi quelques prétendants sur le papier, les rencontrait dans les loges de l’Opéra Comique. Une fois l’union fixée, on présentait les futurs époux au reste de la société bourgeoise.

 

  • Les marches des escaliers de l’Opéra Comique sont faites de deux marbres différents : l’un blanc et l’autre gris. D’aucuns diront que la perspective est plus belle du fait de l’alternance des marbres. Les escaliers ont en fait été conçus ainsi pour faciliter l’évacuation du public féminin en robe longue. Une mesure prise à la reconstruction du théâtre, après le terrible incendie de 1887.

 

  • On nomme Corbeille le premier balcon de l’Opéra. Le Roi s’y installait au centre et on plaçait autour de lui les femmes les plus belles et les mieux habillées. Les autres spectateurs pouvaient ainsi admirer l’effusion de couleur de leurs robes et coiffes, comme des fleurs dans une corbeille.
  • A la fin du XVIIIe siècle apparaissent les rôles en pantalon, confiés à des femmes pour camper des adolescents tourmentés par l’amour, bref des amoureux à la sensualité adoucie, du Chérubin de Mozart (Les Noces de Figaro) au Prince de Massenet (Cendrillon) en passant par le Siebel de Gounod (Faust). En 1911, l’Octavian du Chevalier à  la rose de Strauss en est l’un des derniers exemples. A l’Opéra Comique, la saison 2017 a débuté et s’achèvera avec deux grands rôles travestis : le rôle-titre du Fantasio d’Offenbach, interprété par Marianne Crebassa en février, et le page Isolier dans Le Comte Ory de Rossini, interprété par Gaëlle Arquez en décembre. 

 

  • On sait que les castrats ont été des stars de l’opéra au XVIIIe siècle : c’est vrai partout sauf en France ! Formés en Italie, très prisés de l’Angleterre à l’Espagne, de l’Allemagne à la Russie, les castrats ne se sont produits en France que sur invitations exceptionnelles à la cour – par Mazarin et bien plus tard par Napoléon. Car les Français ont toujours trouvé barbare la pratique qui consistait à castrer des garçons pré-pubères, et pas du tout crédibles les personnages héroïques que, devenus adultes, ils campaient dans le répertoire italien de l’opera seria.

 

  • Au 19e siècle, les parterres des théâtres étaient interdits aux femmes, non en raison de l’encombrement des tenues mais pour des questions de décence. Grâce aux confidences de George Sand, on sait que les femmes y venaient travesties en homme. Car on pouvait y acheter les billets à l’unité, moins coûteux que la location d’une loge.

 

  • L’incendie du 25 avril 1887 s’est déclenché en plein spectacle. De nombreux artistes et spectateurs sont morts, bloqués dans les loges et dans la salle dont les portes ouvraient vers l’intérieur. Quant aux couturières de l’atelier costumes situé au dernier étage, elles ont été sauvées par les échelles des pompiers, après être sorties sur le toit en caleçons : tant pis pour la décence !